48 heures à Collioure

Collioure est l’un des joyaux de la Côte Vermeille, une bande étroite et rocheuse adossée au massif des Albères, entre Cerbère et Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales. Les pieds dans la mer Méditerranée, le nez dans les vignes, cet ancien port royal aux intonations catalanes offre un jeu d’ombres et de lumières exceptionnel, qui inspira nombre d’artistes.

Jour 1

9 heures Sur les traces des fauves

Il faut impérativement arriver à Collioure en train, comme le firent Henri Matisse (1869-1954) et André Derain (1880-1954) à l’été 1905. A quelques pas de la gare, les ruelles du quartier du Mouré (1), où logèrent les deux artistes, mènent naturellement vers la mer et la plage de Boramar. Vers ce choc lumineux dont parle André Derain. Celui des maisons de pêcheur aux façades colorées de la rue des Calanques, des meurtrières de la rue Bellevue donnant sur la chapelle Saint-Vincent (XVII^e siècle), du phare devenu clocher d’église et de ces fenêtres ouvertes sur la baie qui inspirèrent les peintres du fauvisme. En flânant dans les ruelles fleuries, on découvre ces lieux picturaux en même temps que les reproductions, accrochées sur les murs, des tableaux des deux artistes. A cette époque où le catalan et le blanc des voiles des barques conçues pour la pêche aux anchois dominaient le port de Collioure.

11 heures Des fûts sous la nef

Cheminer sous les remparts du château royal permet de rejoindre le quartier du Faubourg ou du Port-d’Avall (« port d’en bas ») avec le massif des Albères et le fort Saint-Elme en arrière-plan. Le Cellier dominicain (2) est situé tout près de la nouvelle esplanade François-Bernadi (1922-2022), artiste et poète colliourenc dont on peut découvrir l’univers au Musée d’art moderne. L’histoire de cette cave coopérative remonte à 1926, quand l’ancienne église du monastère est rachetée à l’Etat. C’est dans la nef centrale de l’ancien édifice religieux resté dans son jus que sont entreposés les foudres, de grands fûts de chêne où le vin vieillit. « Il y en a trois qui servent encore. Les autres, c’est pour la beauté et l’histoire », précise Régis Bergé, le président de la cave coopérative. En levant les yeux apparaissent les ornements gravés dans la charpente couronnant les arcs en voûte d’ogive.

14 heures Visite royale

Le château royal (3) est à dix minutes à pied de la cave. La visite guidée consiste à comprendre comment l’édifice du XIII^e siècle est devenu une citadelle militaire sous Vauban. On commence par la partie la plus ancienne, à l’époque des rois de Majorque et du premier village, jusqu’au traité de Pyrénées, le 7 novembre 1659, date à laquelle Collioure devient française, et à la citadelle militaire pensée par Vauban. On profite de la très belle vue sur les tours de défense de la Massane et de Madeloc, avant de découvrir l’exposition permanente sur la Retirada, l’exil des républicains espagnols entre 1936 et 1939.

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